Objectifs
Retrouver
des sols
vivants
Au cours des dernières décennies, les pratiques viticoles (labours, désherbants) ont peu à peu contribué à fragiliser l’équilibre des sols avec pour conséquence un appauvrissement en matière organique.
Il apparait aujourd’hui indispensable de relever les taux de matière organique afin de retrouver de la vie dans nos sols. Comment ? En favorisant le «cycle dynamique du carbone» et la capacité de rétention d’eau : un processus naturel encouragé par la mise en place de couverts végétaux dans les interrangs et la plantation d’arbres dans les parcelles. Les arbres et les couverts végétaux ont en effet la faculté de capter et d’assimiler le CO2 atmosphérique pour les besoins de leur croissance.
Une partie de ce carbone séquestré est ensuite restituée au sol sous forme d’humus grâce à la décomposition naturelle des branches «trognées» ou le «roulage» des couverts végétaux. En recyclant cette matière végétale, les sols y trouvent une partie des besoins nutritifs dont ils ont besoin.
Amortir les effets
du réchauffement
Climatique
Amortir
les effets du réchauffement
Climatique
Fortes chaleurs, gels de printemps, déficits en eau… Autant de phénomènes qui attestent d’un changement climatique à l’œuvre. À l’instar d’un milieu forestier, l’agroforesterie génère un microclimat qui permet d’amortir les excès du réchauffement climatique. Les couverts végétaux jouent ici un rôle de premier ordre.
D’une part, lorsque le thermomètre s’affole, un sol couvert permet de limiter la réverbération et sa montée en température à des degrés déraisonnables. Un sol plus frais diminue également le risque de «débourrement » trop précoce et de bourgeons à la merci de gelées printanières de plus en plus tardives. Les couverts contribuent également à limiter l’érosion en captant plus efficacement les eaux de pluie.
Dans le même temps, l’humus produit à partir de la décomposition de la matière organique augmente la capacité de rétention d’eau. Une réserve que les réseaux mycorhiziens, favorisés par l’agroforesterie, vont pouvoir mobiliser en démultipliant l’exploration du sol. Là où la vigne n’a pas de racines.
“Obtenir des raisins sains,équilibrés
et connectés à leur territoire”
Faire progresser
nos vignes
L’âge moyen du vignoble est aujourd’hui relativement élevé, avoisinant les 47 ans. On assiste dans le même temps à une recrudescence de maladies — esca, flavescence dorée. Pour prolonger la durée de vie de la plante, il convient de prendre soin d’elle. C’est le but d’un axe de travail centré sur la physiologie de la vigne : comprendre les mécanismes et le fonctionnement intime de la plante afin d’adapter nos pratiques culturales (taille, travaux en verts au printemps…) et favoriser ses réserves.
Dans un écosystème vivant, la fertilité du sol conjuguée à une présence d’auxiliaires bénéfiques (insectes, champignons) laisse par ailleurs moins de place au développement de pathogènes, tels le mildiou ou l’oïdium. À terme, l’objectif est de parvenir à des vignes à la fois plus fortes et plus résiliantes face aux agressions (climat, maladies) dont elles peuvent faire l’objet et obtenir des raisins sains, équilibrés et davantage «connectés » à leur terroir.
Favoriser
La biodiversité
Avec l’intensification de la monoculture dans le vignoble, nous avons progressivement assisté à un déclin de la biodiversité dans les parcelles, laissant une plus grande place au développement de pathogènes indésirables.
L’agroécologie permet justement de passer peu à peu d’un modèle de monoculture à un écosystème vertueux qui favorise la recolonisation d’une flore et d’une faune indispensables à la vie des sols, à la plante et plus largement à l’environnement. En sous-sol, la présence de vers de terre et de réseaux mycorhiziens, facilitée par le cycle du carbone, est primordiale pour la croissance de la vigne.
En plantant des arbres agroforestiers, en revitalisant des haies champêtres aux abords, nous offrons le gite et le couvert aux chauves-souris, alliés précieux contre le «ver de la grappe», une chenille de papillon ravageuse de la vigne. Sans compter les auxiliaires, dont le rôle fondamental dans la pollinisation n’est plus à démontrer.
Des raisins sains
pour des jus
de qualité
Si à l’intérieur du cuvage la vinification est propre à chaque viticulteur et viticultrice, nous avançons avec une conviction commune : de la qualité de nos raisins découle la qualité de nos vins. Chacune des actions mises en place agronomiquement dans nos parcelles tend vers cette exigence.
Nous supposons que travailler sur des sols riches et vivants avec une plante en bonne santé et dans des vignes moins sujettes aux extrémités du climat contribue à préserver l’intégrité de notre vendange et à assurer une récolte régulière et équilibrée. De surcroit, cette matière première saine, aux maturités équilibrées, permet de limiter le recours aux intrants et laisse entrevoir une vinification et un millésime de qualité.
C’est aussi un engagement vis-à-vis des consommateurs. Celui de traduire dans le verre l’expression de nos terroirs respectifs et le plein potentiel du vignoble dans une démarche honnête et respectueuse de l’environnement.